02/10/2024

Portes ouvertes

Mercredi 2 octobre, la Maison des Adolescents et des Jeunes Adultes de la Vienne vous ouvre ses portes.

À cette occation, le Pr. Gicquel, directeur de la MDAJA était "l'invité" de France Bleu Poitou :

De plus en plus de jeunes face au mal-être et la situation ne s'arrange pas. Près d’un adolescent sur deux est touché par l’anxiété, selon une étude Ipsos. Pour faire un point sur la situation et évoquer les raisons, le professeur Ludovic Gicquel, directeur de la Maison des Adolescents de la Vienne, était l'invité de France Bleu Poitou ce mercredi 2 octobre.

"On est dans un bain sociétal anxiogène"

Il a évoqué une situation qui s'aggrave notamment depuis la crise sanitaire. "Il y a un indicateur, si j'ose dire, c'est le niveau de prescription de médicaments, y compris d'antidépresseurs, chez des ados. D'ordinaire, ce n'est pas la préconisation, on en prescrivait somme toute assez peu. Et là, finalement, on a dû revoir ou modifier nos prescriptions. L'intensité des dépressions justifie l'utilisation plus importante des antidépresseurs."

Selon lui, l'une des principales raisons, c'est le contexte anxiogène. "On est dans un bain sociétal anxiogène. Or le problème, c'est que quand vous vous développez, vous avancez dans l'inconnu, vous avancez dans quelque chose dont vous souhaitez penser que ça va être mieux que ce que vous connaissiez jusqu'à présent. Or, plus vous avancez dans quelque chose d'insécurisant, plus vous allez avoir tendance, par définition, à vous replier."

Ludovic Gicquel alerte également sur l'usage des écrans. "Je pense qu'il faut arrêter de tourner autour du pot. On est face à un phénomène de masse, c'est-à-dire que véritablement ce n'est pas quelques enfants privilégiés ou autres qui ont accès aux écrans. C'est l'immense majorité et dès le plus jeune âge. Bien sûr que les écrans apportent des choses, c'est certain. Mais, c'est comme un carré de chocolat. C'est bon mais si vous en mangez un kilo par jour, ça l'est beaucoup moins."

"Être à l'écoute, être disponible"

Aujourd'hui, le professeur travaille à remettre l'humain au centre. "On remet de la relation et on va les chercher du côté de leur créativité." Il en appelle aussi aux parents. "Être à l'écoute, être disponible. Parce que les écrans, ça envahit certes les enfants, mais aussi les adultes. C'est plus facile de le reprocher à ces ados, qui grossissent le phénomène. On est un peu tous à égalité face à ça, parents et enfants. Il n'y a plus forcément le gradient éducatif. De ce point de vue là, chacun doit effectivement faire un effort et puis aller à la rencontre de l'autre."

Écoutez l'interview ici